Le martyr de la beauté
La collection Printemps – Été 2017 d’Antonio Ortega repose sur les notions d’hybride, de beauté, et du martyr. On y côtoie l’élégance des années 30 en querelle avec l’esthétique picturale du Christ crucifié.
Manège clérical où souffrance et douleur sont retranchées derrière l’exaltation de la beauté.
Dialogue sur la normalité d’exposer la douleur dans une collection, à la fois altérée et construite par les coups.
Au sein d’un vacarme coloré et texturé, danse lumineuse empreinte de l’horreur des corps ensanglantés.
Danse de crêpe de soie, toile de coton, coton, mousseline de soie, shantung de soie, et taffetas, illuminées par les ajours, les broderies et autres techniques ancestrales revisitées par Ortega. La collection s’abandonne à deux univers – en apparence – contrastés, à travers constructions, découpes, lignes fluides, et perlage effet vitrail.
Frénétique création sous les coups de fouet, parfois médités et pensés, parfois spontanés et inattendus, avec – dans son sillage – le rendu visible des notes et repères de patronage.
Le martyr de la beauté… ou la beauté du martyr ?