LA FOLIE DOUCE ET CAPTIVANTE D’ANTONIO ORTEGA
Antonio Ortega puise son énergie dans la confrontation des esthétiques contemporaines. Cette saison, une tension s’exprime entre ses inspirations, la Cène de Léonard de Vinci et les graffitis urbains qui font la part belle aux héroïnes féminines. Ce contraste entre les raffinements de l’histoire picturale et l’expression urbaine nourrit une collection qui transforme les femmes en silhouettes dynamiques et néanmoins vaporeuses, délicates, aériennes.
Le couturier assemble des imprimés et les relie afin de créer un flou impressionniste accentué par le mouvement du corps. Celui-ci est révélé dans les coupes qui le soulignent, sans jamais l’entraver, dans les longueurs et les formes qui s’ouvrent franchement sur la jambe, révèlent un galbe, une ligne, la peau, sensuelle et captivante aussi.
Les tissus recomposés cousus de rubans en soulignent la structure, s’enroulent, se posent, sur le corps créant volumes et graphismes. Les pièces se superposent, accentuant encore les effets, scintillant dans l’enjambée, miroitant dans le geste…
Pour obtenir ces effets à la gloire du corps féminin, Antonio Ortega joue avec le coton, lurex, matières techniques parfois imperméables qui lui assurent la raideur ou la souplesse, la surimpression des motifs, l’effet liquide et soyeux des vêtements. Il s’autorise toutes les longueurs, toutes les audaces, favorise les tailles et les décolletés, s’appuie sur la ligne sinueuse du corps et construit un vocabulaire de mode franchement impressionniste. De nombreux détails viennent compléter les formes souples et les jeux de couleurs, croquet fait main, broderies, laçages, surpiqures, œillets, fines chaînes.
Sa collection propose ainsi une garde-robe audacieuse pour des femmes qui veulent exprimer leur féminité, leur sensualité, leur liberté surtout, loin des codes et des règles du genre. Le créateur sait là encore rendre ses égéries lumineuses à partir d’un vocabulaire esthétique métissé et grandiose.